Mas de Bouvet : standard tranquillité.

Je sais, vous aviez prévu votre nuit standard dans un hôtel standard de la banlieue la plus standard de la ville la plus proche et dont les prix –eux, bien au-delà de vos standards- grimpent finalement de manière exponentielle et illimitée pendant la haute saison.

Je sais, c’est ce que vous aviez prévu. Une nuit ordinaire avant vos rendez-vous en Camargue. Une nuit sans surprises, sans risques. Sans enchantement non plus. Et moi aussi je l’avoue.

Fatiguée d’avoir roulé, j’ai bien failli me faire happer par la facilité de la nuit ordinaire. Et puis, au détour d’une route, après avoir traversé mille mas aux prix plus exorbitants les uns que les autres, après avoir frôlé la périphérie d’une ville toute proche et ses hôtels-restaurants pour touristes peu exigeants, je m’arrête devant un chemin où rien n’indique pourtant la perle que je découvre.

Pour les téméraires qui n’ont pas peur de passer quelques broussailles en s’aventurant dans un chemin caillouteux. Pour les lassés des bords de mer gavés de touristes alors que vous, comme moi, vous travaillez. Pour s’endormir au calme et se réveiller aux murmures des oiseaux et aux chants joyeux des quelques coqs alentours, chanceux que vous êtes, je vous dévoile le Mas de Bouvet.

Une immense bâtisse de couleur claire, solide et ancestrale, caressée par le soleil. Un jardin soigné, des lumignons dans les arbres, une piscine moderne et raffinée qui n’attend plus qu’un plongeon de fin de journée. On me tend un verre de rosé avant même que je l’aie demandé. Comme si mes hôtes charmants et disponibles savaient ce que je n’osais pas réclamer mais qu’au fond, j’espérais comme jamais en cette fin de journée.

Deux chambres uniques dans cette demeure. Elles ont été refaites à neuf, tout droit sorties d’un magazine de déco alliant avec classe le moderne à l’authentique.

Qu’il est bon de s’endormir dans des draps qui sentent la lavande et l’air marin dans un cadre aussi soigné.

Au matin, petit déjeuner ultra-frais, ultra-convivial et partagé avec mes voisins de chambre. Loin des tables individuelles des chaînes d’hôtel, je discute en prenant mon café. C’est autrement plus agréable que de vérifier au saut du lit, les mails reçus dans la nuit.

Avec les plus grandes difficultés je quitte ce lieu magique et d’un calme sans égal. C’est avec bonheur que j’y retournerai pour mieux en profiter.